Friday, January 13, 2012

RDC WIKILEAKS


W. Garvelink : Kabila ? 'Un homme qui fait peu et en dit encore moins'.W. Garvelink : Kabila ? "Un homme qui fait peu et en dit encore moins". © D.R.Tel que révélé par WikiLeaks, le regard de la diplomatie américaine sur Joseph Kabila et son entourage est peu flatteur. Et s'ils sont loin de comprendre entièrement le président congolais, les États-Unis ne se font en tout cas aucune illusion sur ses capacités à réformer la RDC.
Parmi les nombreux câbles consacrés à la RDC sur WikiLeaks, il en est un qui s’intéresse à « la clique au pouvoir » et au – très – discret Augustin Katumba Mwanke. Ancien ingénieur repéré par Kabila père à la fin des années 1990, ex-gouverneur du Katanga – dont il est aujourd’hui l’un des députés, l’influent Mwanke n’exerce pas de fonction officielle, mais « il est devenu l’unique point d’accès » au chef de l’État, écrit l’ambassadeur américain de l’époque, William Garvelink, dans une note datée du 8 mai 2009. S’appuyant sur une source congolaise, le diplomate le décrit comme un « conseiller de l’ombre [qui] est parvenu à isoler Kabila », au point que « plus personne n’a vraiment accès à lui. Mwanke nomme des personnes qui lui sont fidèles à lui, et non pas au président ».
Kabila lui-même est par ailleurs qualifié de « faible » dans un câble daté cette fois de février 2010 : « En 2009, il semble qu’il ait soigneusement évité de faire preuve de leadership, comme quand il a choisi de ne pas assister à d’importantes rencontres internationales […]. Kabila demeure une énigme. » Quelques semaines auparavant, Garvelink avait émis l’hypothèse que si Kabila ne tenait pas à participer à ce type de sommets, c’est parce qu’il était « très sensible au fait que les autres leaders le pointaient du doigt et aux accusations des médias ». Et Garvelink de conclure : Kabila ? « A man of little action and fewer words. » Un homme qui fait peu et en dit encore moins.

Vital Kamerhe n'est pas épargné par l'ambassadeur américain à Kinshasa.Vital Kamerhe n'est pas épargné par l'ambassadeur américain à Kinshasa. © Vincent Fournier/J.A.
Vital Kamerhe, aujourd’hui candidat à l’élection présidentielle congolaise, a été selon l’ancien ambassadeur des États-Unis en RDC, certes, "un leader parlementaire impartial" et apprécié des diplomates étrangers, mais aussi doté d’une "ambition aveugle" qui "altère son jugement".
Comme il l’a clamé sur RFI lundi, Vital Kamerhe, qui avait été forcé de démissionner de la présidence de l’Assemblée nationale congolaise en mars 2009, est bien une « victime » des manœuvres du président Joseph Kabila, selon un câble diplomatique américain recueilli par WikiLeaks. Mais il est lui-même écorché par le texte rédigé par l’ambassadeur des États-Unis d’alors, William Garvelink.
Aujourd’hui l’un des candidats à la présidentielle de novembre prochain les plus sérieux de l’opposition, il est en effet décrit comme un ambitieux, prêt à tout pour prendre le pouvoir.
Démocrate mais...
William Garvelink rend certes hommage à sa « considérable popularité parmi les autres membres du corps législatif ». « Kamerhe est reconnu comme un champion dynamique des prérogatives de l’Assemblée nationale telles que prévues par la Constitution et un leader parlementaire impartial qui s’assure que les droits de l’opposition à s’exprimer soient respectés », note l’ambassadeur.
Kamerhe a lui-même « fréquemment exprimé des désaccords avec la politique du président », rappelle Garvelink.
Mais le diplomate se fait ensuite plus incisif. « Bien que Kamerhe ait pris soin de se bâtir une image positive dans les cercles politiques congolais et pour beaucoup d’observateurs étrangers, sa réputation de leader modernisateur et honnête n’est peut-être complètement pas en accord avec la réalité, écrit-il. Les contacts avec lesquels nous avons parlé affirment que son ambition aveugle de devenir un jour président altère son jugement. »
« Il est soupçonné d’avoir bloqué les enquêtes sur des accusations selon lesquelles il avait détourné des sommes d’argent considérables en tant que président de l’Assemblée nationale », poursuit William Garvelink.
Kamerhe et la guerre à l’Est
Plus grave, mais non prouvé, comme le signale l’ambassadeur lui-même, ses ennemis l’accusent « d’attiser le feu du conflit dans les provinces déchirées par la guerre du Nord et du Sud Kivu [natif du Sud-Kivu, il a une grande influence dans l’Est du Congo] pour tenter d’affaiblir le président Kabila ».
L’ambassadeur écrit ensuite une phrase pour le moins étonnante : « D’après une source, il a même acheminé de l’argent au général rebelle Laurent Kabila [sic] pour tenter de perturber Kabila. » Il est probable que le texte faisait en réalité référence au chef rebelle congolais Laurent Nkunda, qui luttait contre l’armée régulière congolaise (FARDC). Au moment où le câble est rédigé, Nkunda vient d’être arrêté par les Rwandais qui opèrent un spectaculaire retournement d’alliance, se rapprochant des FARDC pour combattre les rebelles de la région.
Vital Kamerhe s’était publiquement opposé à l’alliance rwando-congolaise, et cette prise de position rend un éventuel soutien à Laurent Nkunda peu crédible : le chef rebelle était justement proche de l’armée rwandaise jusqu’à ce revirement.
Le câble montre par ailleurs très bien comment les diplomates occidentaux à Kinshasa se réunissent régulièrement pour accorder leurs violons sur la situation intérieure congolaise. Lors de ces rencontres où ils recoupent les propos tenus par Vital Kamerhe à ses différents interlocuteurs, Garvelink et ses homologues croient pouvoir déceler qu’il « a clairement tenté de manipuler les ambassadeurs étrangers à son avantage ».



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