Kinshasa a finalement eu son Sommet de la Francophonie attendu depuis plus de dix ans. La cérémonie d’ouverture solennelle de ce forum s’est déroulée au Palais du Peuple innové de Kinshasa en présence de seize de chefs d’Etat ayant répondu à l’invitation de leur homologue congolais Joseph Kabila et parmi lesquels le président français François Hollande.

Il y a aussi des Premiers ministres, Vice-premiers ministres et autres chefs de délégation de niveau ministériel des pays membres, associés ou observateurs, de même que des dirigeants des institutions francophones.

Les Chefs d’Etas africains constituent la majorité des dirigeants qui participent au forum de Kinshasa de la communauté francophone dont des projections indiquent que les Africains représenteront au milieu de ce siècle quelque 85% des 715 millions de francophones dans le monde.

Organisé sous le thème "Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la bonne gouvernance", le Sommet de Kinshasa a ciblé comme sujets dominant les débats à huis clos les conflits dans l'Est de la RDC et au Nord du Mali où des groupes armés déstabilisent ces régions. Les principaux discours de la cérémonie d’ouverture du Sommet ont été axés sur ces sujets.

Joseph Kabila réaffirme le soutien du peuple congolais à la Francophonie

Le président hôte Joseph Kabila qui a prononcé l’adresse de bienvenue aux participants a commencé par fustiger la situation de guerre à laquelle la RDC fait face dans sa partie Est pour souligner ensuite l’importance de solidarité au sein de la communauté francophone face aux enjeux qui se posent au monde actuel, en l’occurrence les défis de protection de l’environnement, la marginalisation croissante des « pays en retard de développement », suivant l’expression du président sénégalais Macky Sall.

Le Sommet de la Francophonie de Kinshasa, a indiqué le Chef de l’Etat congolais, offre à la RDC l'opportunité d'exprimer son attachement à la langue française, au respect de la diversité culturelle, aux principes des droits de l'homme, de la démocratie et des valeurs universelles que prône l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Il a remercié ses hôtes qui ont accepté d'effectuer le déplacement de Kinshasa pour participer à ces assises organisées pour la première fois en Afrique centrale, constituant ainsi un motif de fierté légitime pour la RDC et l'ensemble de la sous-région. Le Président Kabila a rassuré les chefs d’Etat, de gouvernement et de délégations venues participer à ces assises, de l'engagement de son pays de traduire dans les actes ces valeurs.

La RDC qui a été le théâtre des conflits de tous genres depuis plusieurs décennies, a-t-il souligné, s'est engagée depuis 10 ans à rétablir la paix et l'autorité de l'Etat, à démocratiser son espace politique et à stabiliser son économie. Cela, a-t-il fait savoir, est un processus particulièrement exigeant, mais le plus important est notamment de consolider les acquis et de tenir le cap.

« Ces efforts sont anéantis par les forces négatives à la solde des intérêts extérieurs qui s'emploient à déstabiliser notre pays à partir de la province du Nord Kivu », a signalé le président Joseph Kabila qui s’est cependant félicité des initiatives régionales et internationales en cours pour éradiquer ces forces négatives.

A cet effet, il a relevé que des options politiques, diplomatiques et militaires sont envisagées pour la restauration de la paix et de la stabilité dans la région déstabilisée, en  remerciant tous les Etats membres de l'espace francophone qui accompagnent la RDC dans la recherche de la paix et de son développement. Joseph Kabila a enfin formulé le vœu de voir la Francophonie proposer des solutions innovantes et concertées dans le contexte de la mondialisation.

François Hollande soutient l’intangibilité des frontières de la RDC

S’agissant du discours très attendu du Chef d’Etat français, le président François Hollande s’est étendu d’abord sur la langue qui unit les pays qui partagent en commun le français en la considérant comme un facteur véhiculant des valeurs non seulement linguistique, mais aussi culturelles et politiques, telle la démocratie qu’il leur est exigé de promouvoir.

Plusieurs phrases significatives ont été martelées à ce propos, en l’occurrence celles-ci : « Le français est une langue africaine. (...) L'avenir de la francophonie, il est ici, en Afrique (...) Le français n'appartient pas à la France, il vous appartient, il est à vous ». (...) « Nous francophones, nous refusons l'uniformité, nous voulons la diversité et nous exprimons la liberté ».

"Parler le français, c'est aussi parler les droits de l'homme", a par ailleurs soutenu M. François Hollande qui a invité les 56 pays francophones de la planète à mettre leur langue "au service du monde et de la liberté" pour rappeler, par exemple, que "C'est en français que les révolutionnaires de 1789 ont proclamé et donc écrit la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen".

"La francophonie doit porter la démocratie, les droits de l'homme, le pluralisme, le respect de la liberté d'expression, l'affirmation que tout être humain doit pouvoir choisir ses dirigeants", a-t-il aussi déclaré.

S’agissant de la situation de la guerre que mènent les groupes armés infestées dans les provinces des Kivu, le président François Hollande ne pouvait qu’appuyer les thèses congolaises en réaffirmant que "les frontières de la République démocratique du Congo sont intangibles", situation pour laquelle il s'est dit favorable à ce que le mandat de la Monusco "puisse être précisé, élargi si nécessaire". Il a appelé les pays membres de la Francophonie à soutenir les efforts de l’ONU au sujet de la RDC.

François Hollande a soutenu avec force le principe de l’intangibilité des frontières de la RDC qui doivent être respectées. Le chef de l’Etat français proposera quatre grandes priorités à la communauté francophone pour contribuer aux règlements des crises chaque fois qu’un de ses membres est concerné.

« Je suis venu témoigner mon soutien au peuple congolais. Je suis venu en RDC pour témoigner mon soutien au peuple congolais qui aspire à la paix, à la sécurité et à la démocratie », a pratiquement proclamé le président français qui a aussi évoqué la question de promotion des droits des femmes présentées comme les "premières victimes des violences et des guerres", en allant jusqu’à proposer l'organisation en France d'un Forum des femmes francophones.

Pour le cas du Mali, le chef de l’Etat français a réaffirmé sa détermination à lutter contre le terrorisme dans la partie nord de ce pays et à l’aider à recouvrer son intégrité territoriale. Après avoir salué la résolution prise vendredi par le Conseil de sécurité sur la situation au Mali, il s’est aussi félicité des efforts de la CEDEAO et de l’Union africaine dans la recherche des voies et moyens de mettre fin à cette crise.

La deuxième  priorité proposée par François Hollande à la Francophonie, c’est  de multiplier les échanges au sein de l’espace francophone afin, notamment, de permettre une plus grande circulation des opérateurs économiques, des étudiants, des artistes dans ledit espace.

Le Président Hollande préconise, en troisième lieu,  de faire de la Francophonie un outil au service du développement. Il a particulièrement insisté, à ce sujet, sur la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique.

La France œuvre, à cet effet,  pour la création d’une Organisation internationale de l’environnement dont le siège sera implanté en Afrique, a-t-il dit, soulignant la nécessité des financements innovants, par exemple,  la taxe sur les transactions financières initiée par son pays et dont le principe est déjà adopté par plusieurs pays en Europe. Il a, en outre, insisté sur la transparence dans les échanges et les transactions commerciales ainsi que sur le renforcement de la lutte contre la corruption et le pillage des ressources naturelles.

La Francophonie, a-t-il enfin proposé,  doit s’investir pour la promotion des valeurs que sont la démocratie, le respect des droits de l’homme et de la liberté d’expression, la promotion du pluralisme politique. La France œuvre aussi pour l’abolition de la peine de mort à l’échelle du monde, a-t-il encore déclaré.

En définitive le président François Hollande s’est défendu d’être arrivé au 14ème Sommet francophone de Kinshasa pour honorer « cette belle cause de la Francophonie », pour exprimer ensuite sa confiance en l’avenir de l’Afrique. Il a promis de continuer à défendre la Francophonie, une communauté qui s’élargit chaque jour d’avantage et qui signifie aussi solidarité et responsabilité.

Hommage rendu à Patrice Lumumba par le président tunisien Moncef Marzuzki et le S.G. de l’O.I.F Abdou Diouf

Pour sa part, le chef de l’Etat tunisien, Moncef Marzuki, a, dans son intervention, rendu un hommage appuyé au héros national Patrice Emery Lumumba, un homme qui a marqué sa jeunesse. Le dirigeant de la nouvelle Tunisie indiquera que "ce personnage a impressionné beaucoup de monde" et représente pour lui "la voie de la liberté". Le chef de l’Etat tunisien a en outre évoqué le printemps arabe, en invitant ses pairs à opérer des réformes en prenant en compte les attentes de leurs peuples.

Il a en outre remercié le Secrétaire général de l’OIF et ancien Président sénégalais, Abdou Diouf, qui l’avait reçu et protégé à Dakar il y a une vingtaine d’années lorsqu’il était encore simple militant des droits de l’homme fuyant la répression dans son pays. Le Président tunisien qui a dit ne pas considérer  « le français comme un butin de guerre mais un butin de paix », a proposé que la Francophonie soit « un espace d’échanges enrichissant, d’entraide et d’union »

Quant au discours du S.G. de l’O.I.F. , M. Abdou Diouf y a appelé les francophones à se mobiliser sur ce qu’ils peuvent entreprendre pour la défense des valeurs que leur communauté se détermine à promouvoir.

« Mobilisons nous sur ce que  nous sommes capables de faire et sur ce que nous devons faire maintenant », a lancé le secrétaire général de l’OIF. Pour lui, la Francophonie doit devenir un espace avant-gardiste dans bien des domaines, particulièrement dans ceux de l’environnement et de la diversité culturelle.

Abdou Diouf a aussi indiqué que le destin de la Francophonie, qui est née en Afrique, est lié à celui de ce continent. Il a exprimé toute sa solidarité aux populations meurtries de l’Est de la RDC. « Je voudrais dire à ces femmes, ces enfants, qui en ce moment même, dans l'est du pays, continuent d'être victimes des exactions les plus barbares, que nous ne les oublions pas", a-t-il déclaré.

« L’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera au Nord et au Sud du Sahara une histoire de dignité », a-t-il également déclaré en citant un extrait  d’une lettre de Patrice Emery Lumumba, à qui il a rendu hommage du haut de cette tribune du 14ème  Sommet de la Francophonie.

Par ailleurs, le Secrétaire général de la Francophonie a dénoncé  un "déficit de démocratie dans les relations internationales" qui prive l'Afrique de la place "qui lui revient", notamment au Conseil de sécurité de l'ONU. Il a particulièrement dénoncé le "report sine die" de la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies, de la réforme du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM), "instances où l'Afrique doit occuper la place qui lui revient de droit".

"En entérinant le pouvoir autoproclamé de quelques-uns, parmi les plus puissants, de décider, sans réelle concertation, de l'avenir de tous, singulièrement des plus démunis, c'est encore la stabilité et la sécurité du monde que nous mettons en danger", a également fait constater M. Abdou Diouf, en mettant en cause la politique de "deux poids, deux mesures, deux poids, deux discours" qui permet de dénoncer "chez certains les manquements que l'on s'abstient de dénoncer chez d'autres au nom d'intérêts commerciaux ou stratégiques"

Plusieurs autres personnalités se son exprimés du haut de la tribune de ces assises tel que le Premier ministre canadien, M. Stephen Harper, qui lancra un appel à la solidarité entre les Etats membres de la Francophonie pour jeter un regard particulier vers les pays subsahariens et des Caraïbes plus particulièrement Haïti, victimes des catastrophes naturelles.

Le dirigeant canadien a été précédé à la tribune du Sommet de la Francophonie de Kinshasa par le président sénégalais Macky Sall qui a lui aussi plaidé pour la promotion de la démocratie.

Pour sa part, la Directeur général de l’Unesco et Représentant du Secrétaire général des Nations Unies à ces assises, Mme Irina, elle a évoqué la collaboration qui existe entre d’une part les Nations Unies et la Francophonie, et d’autre part entre son organisme et la Francophonie.

Discours du président Joseph Kabila à la tribune du 14ème Sommet de la Francophonie de Kinshasa

Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs de Délégation,

Distinguées Premières Dames,


Monsieur le Secrétaire Général de la Francophonie,Mesdames et Messieurs, Distingués Invités,


Etre tous ici réunis, nous les Etats ayant en partage la langue française, est un réel bonheur.

Quelle belle opportunité pour exprimer ensemble notre foi aux valeurs d’humanisme, de démocratie et d’égalité, con- solider nos liens de coopération et de solidarité, affirmer notre unité par-delà notre diversité.

A plus d’un titre, cette journée est une source de joie.

Joie immense pour l’Afrique qui accueille, pour la cinquième fois, le Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Joie légitime pour la République Démocratique du Congo et l’Afrique Centrale dans son ensemble, qui, à travers la ré- union sur leur terre, pour la première fois, de la plus haute instance de notre Organisation, se voient enfin reconnue une place à la dimension de leur importance pour le présent et l’avenir de la famille francophone.

Que tous ceux qui, Etats et Gouvernements, ont concouru à cette fin et dont les Représentants ont fait le déplacement de Kinshasa, trouvent ici l’expression de notre reconnaissance.

Nous leur disons merci pour leur marque de solidarité et de confiance.

Quant au Président ABDOU DIOUF, Secrétaire Général de la Francophonie, nous lui rendons un hommage mérité pour l’impulsion qu’il donne à notre Organisation et sa contribution à son rayonnement.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est depuis 1886, soit plus d’un siècle, que la langue française est pratiquée sur notre territoire national. Elle est, à côté des nombreuses langues de chez nous, expression de notre diversité, un facteur d’unité et un pont avec le reste de l’humanité.

Grâce à cette langue, nous sommes membres à part entière d’une grande Communauté porteuse de valeurs universelles. Par-delà la promotion de la langue française et la défense de la diversité culturelle, l’humanisme, la tolérance, l’Etat de droit et la démocratie sont en effet consubstantiels de la Francophonie.

En adhérant librement à l’Organisation Internationale de la Francophonie, dont les principes garantissent l’égalité souveraine des Etats, la République Démocratique du Congo a délibérément pris l’engagement de traduire ces valeurs universelles dans la vie de ses institutions et de ses populations.

Cet engagement demeure aussi fort aujourd’hui, qu’au jour de notre indépendance.

Pendant plusieurs décennies, notre pays a été le théâtre de conflits, de sécessions et de guerres et notre population, victime d’une dictature prédatrice et de la complaisance de la communauté internationale à l’égard de cette dernière.

Ce n’est que depuis un peu plus de dix ans que la République Démocratique du Congo s’est engagée dans la voie du rétablissement et de la consolidation de la paix, de la restauration de l’autorité de l’Etat, de la démocratisation de l’espace politique et de la relance de son économie. Une œuvre de longue haleine ; un processus particulièrement exigeant. Face à ce grand chantier, nous, Congolais, ne sommes pas des rentiers, mais plutôt des entrepreneurs.

Nous avons la foi et la détermination caractéristiques de ces derniers. Une foi et une détermination nourries par la conviction que les vertus se forgent et se prouvent au contact de la réalité et qu’en dépit des difficultés du parcours, le plus important est de savoir capitaliser les avancées, consolider les acquis et tenir le cap.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Pendant que notre peuple se dépense sans compter pour l’amélioration de ses conditions de vie, des forces négatives à la solde des intérêts extérieurs ont, il y a quelques mois, entrepris de déstabiliser notre pays dans la province du Nord- Kivu.

Du fait de la guerre injuste qui nous est ainsi imposée, une fois de plus, des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants perdent la vie, ou sont en errance dans les montagnes du Kivu. Bien d’autres sont forcés de vivre dans des conditions qui ne peuvent qu’interpeller la conscience humaine.

Des initiatives et actions sont en cours, tant au niveau régional qu’international, pour mettre fin à cette situation inacceptable et restaurer, rapidement et de manière durable, la paix et la sécurité dans cette partie du territoire national. A cette fin, toutes les options sont sur la table : options politique, diplomatique et militaire.

Je voudrais ici saisir cette occasion pour remercier les membres de notre Organisation qui nous accompagnent dans cette démarche. Nous apprécions leur solidarité. Nous rendons aussi hommage à leur authenticité car, en l’occurrence, c’est la règle de droit qui est bafouée ; ce sont les droits humains fondamentaux qui sont en cause : droit à la vie ; droit à la dignité humaine.

On ne peut être membre de la Francophonie et ne pas s’en émouvoir.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est en prenant en compte les préoccupations présentes et à venir de nos Etats, que la République Démocratique du Congo a recommandé que nos échanges, à l’occasion du présent Sommet, s’articulent autour du thème « Francophonie, enjeux environnementaux et économiques face à la gouvernance mondiale ».

Nous formons le vœu de voir notre Organisation, au regard de ses missions propres et des Objectifs du Millénaire pour le Développement, proposer des solutions innovantes et concertées aux questions environnementales et économiques et contribuer ainsi à ce que la mondialisation et la gouvernance mondiale répondent à l’exigence d’une meilleure qualité de la vie pour tous, aujourd’hui et demain.

Ensemble, nous disposons des atouts et des moyens pour y concourir. Faut-il encore que nous ayons la volonté politique requise pour y parvenir.

Cela étant, comme Francophones, notre parti pris pour un développement équitable et durable se doit d’être sans équivoque. C’est maintenant que nous devons poser les jalons pour léguer aux générations futures un environnement sain qui préserve l’humanité des catastrophes dues à la surexploitation des écosystèmes.

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

Pour la République Démocratique du Congo, ce Sommet est une occasion d’affirmer sa solidarité avec tous les peuples francophones et de confirmer au monde, une fois de plus, sa vocation de pays hospitalier et prospère ; sa ferme volonté d’être un Etat de droit, respectueux des principes de démocratie et des droits et libertés fondamentaux, conformément à la Charte de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

En espérant que nous passions ensemble des moments d’échanges riches et féconds, pour le plus grand bien de nos populations respectives, je voudrais terminer en souhaitant à chacun de vous un excellent séjour à Kinshasa.

Je vous remercie